Fédération du Puy-de-Dôme pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique

Le PDPG

La réalisation d’un Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG) tire son existence de l’article L.433-3 du Code de l’Environnement : « l’exercice d’un droit de pêche emporte obligation de gestion des ressources piscicoles. Celle-ci comporte l’établissement d’un plan de gestion ». Dans un département les droits de pêche sont, en règle générale, détenus par les multiples Associations Agrées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique. Dans le Puy de Dôme, ces 50 AAPPMA sont fédérées au sein de la Fédération du Puy de Dôme pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique. Cette dernière assume son statut d’association d’utilité publique en proposant un mode de gestion ne dépendant plus de territoires communaux, cantonaux, ou corporatistes mais suivant une logique de bassin versant et la compréhension de la biologie des espèces piscicoles représentées.

Après un diagnostic, ce Plan, doit proposer des objectifs de gestion d’espèces piscicoles sur des territoires spatialement cohérents. Ceux-ci passent par une réflexion sur les empoissonnements et les actions sur le terrain. En effet le constat d’échec d’années de gestion est patent. La logique des années précédentes, selon laquelle « s’il n’y a plus de poissons dans nos rivière : il faut en remettre », a conduit à un échec qui trouve son reflet dans l’insatisfaction des pratiquants.

Ce Plan n’est pas une recette miracle, mais il doit être l’amorce d’une prise de conscience des problèmes réèls qui touchent les milieux aquatiques. L’ensemble de ses orientations sont conformes avec les connaissances actualisées sur l’écologie des poissons et leur génétique. Ce document est donc un complément aux nombreux constats techniques et documents d’objectifs que constituent les SDVP, contrats de rivières, contrats territoriaux, CRE, SAGE et autres.

La méthodologie du Plan de Gestion a été définie par le Conseil Supérieur de la Pêche (Holl et al 1994). Certaines adaptations régionales ont été proposées, suite à des travaux effectués au sein de la Fédération des AAPPMA du Puy de Dôme.

 

Les grandes étapes du document

L’objectif principal de ce document est de comprendre l’évolution du stock d’une espèce pour un environnement donné et de définir quelles sont les principales contraintes qui vont influer sur le stock à prélever.

  • La première étape consiste à définir le paramètre spatial pour une population donnée. Ces populations doivent être caractéristiques des parties apicales, intermédiaires et inférieures de nos cours d’eau. Dans le département les populations cibles qui ont été choisies sont la truite fario, l’ombre commun et le brochet, pour lesquelles nous allons définir une enveloppe géographique qui correspond aux limites de répartition de l’espèce correspondante. Cet espace est appelé contexte.
  • Les perturbations qui limitent la production piscicole sont répertoriées en évaluant leurs impacts sur la qualité et la quantité d’eau, ou la qualité des habitats. Les sources qui permettent de définir les facteurs limitants sont diverses : Obstacles empêchant la libre circulation des espèces, barrages hydroélectriques, pollutions agricoles, domestiques,  ou industrielles, pollutions mixtes, forêt de conifères, étangs sont ainsi identifiées.
  • Les impacts de ces perturbations sont ensuite quantifiés en déficit de poissons adultes (taille supérieure à la taille légale) pour l’espèce repère considérée. Cette analyse chiffrée des perturbations a l’avantage d’être facile à appréhender pour les pêcheurs. Nous obtiendrons alors 5 classes de qualité :
    • Les contextes conformes (< 20 % de perturbation),
    • Les contextes perturbés suivant 3 niveaux (20-40%, 40-60%, 60-80% de perturbations),
    • Les contextes dégradés (> 80 % de perturbation).

 

Pour les milieux perturbés, cette analyse doit permettre de définir un groupe d’actions cohérentes à mettre en place sur le milieu afin de restaurer les fonctionnalités de celui-ci vis à vis de l’espèce repère concernée. Ces actions doivent permettre d’obtenir un nombre de poissons supplémentaires significatifs (Seuil d’Efficacité Techniques). Dans ce type de milieu une gestion de type halieutique peut être envisagée, soit durablement pour les contextes les plus perturbés, soit en attendant le retour à une conformité de milieu.

En revanche, une gestion patrimoniale s’impose pour les contextes conformes. Le biotope et la biocénose doivent être considéré comme un patrimoine à préserver. La pêche doit alors être respectueuse de ces « équilibres » naturels et ne pas apporter de perturbation par des déversements de poissons qui présentent des risques génétiques et sanitaires et n’apportent pas de production supplémentaire à la rivière.

 

Le but du Plan de Gestion étant de hiérarchiser les perturbations et d’intervenir lorsque cela est techniquement possible. Le gain de production doit s’inscrire dans le temps.