Retrouver dans cette rubrique quelques conseils afin de bien réussir vos sorties de pêche.
Titulaire d’un diplôme supérieur dans le domaine de l’hydrobiologie et du BP JEPS pêche de loisir (guide de pêche), Luc Bortoli occupe le poste de responsable du développement à la FDPPMA63 depuis plusieurs années. Il maitrise la plupart des techniques de pêche. Après avoir pêché principalement les salmonidés en rivière (à la mouche particulièrement), il est venu à la pêche des carnassiers en embarcation en commençant par le brochet en float tube. Actuellement, la recherche des percidés en bateau occupe une bonne partie de son temps libre.

Pour 2023, j’ai choisi de vous parler d’une rivière qui me tient particulièrement à cœur et dont le peuplement piscicole et le potentiel halieutique sont très souvent sous évalués : l’Allier. Je vais tenter de vous démontrer cela au travers de 2 techniques, simples à mettre en œuvre, qui me semblent particulièrement adaptées à ce cours d’eau.
Grosses perches d’automne :
La rivière Allier possède une belle population de perches avec de nombreux gros sujets. On entend par gros sujets des poissons de plus de 40cm ; il m’est arrivé de capturer des individus frôlant les 50cm et d’avoir pu observer des encore plus grosses.
Les perches sont actives toute l’année mais c’est dès la fin août lorsque les nuits deviennent plus fraiches, que les poissons sont le plus mordeurs et surtout qu’ils se rassemblent sur des zones précises. En fonction des conditions météorologiques, cela peut durer jusque fin octobre.
A cette saison, les zébrées se rassemblent sur 2 types de zones bien marquées :
- Les plats au fond sableux, profonds d’au moins 70cm et encombrées notamment par des arbres immergés
- Les postes bien marqués (pools, retournes, reculs, profonds, …)
La technique la plus productive est sans aucun doute la pêche aux leurres. Pour ma part, j’utilise une canne d’environ 2.30m avec une puissance de 3-12g voire 5-15g, un moulinet 1500 à 2000 avec une tresse en PE 0.8 suivi d’un bas de ligne en 20/100 (bien pour la discrétion mais souvent fatal lorsque l’on croise la route d’un petit brochet ou même d’un gros 😊)
Les journées ensoleillées et sans vent permettent de repérer visuellement les poissons (je conseille d’ailleurs l’emploi de lunettes polarisantes).
Pour ces pêches précises, parfois à vue, la discrétion est de mise, c’est pourquoi il faut employer des grammages faibles voire très faibles (1 à 5g) et avoir le pas léger pour approcher les postes. Sur certains parcours, le simple plouf d’un leurre trop lourd va caler tous les poissons du banc.
Niveau leurres : les perches résisteront difficilement à un petit leurre souple (2 à 3’’) monté sur une tête plombée ou sur un micro rubber jig bien présenté. Shad, finess, grub, … tout peut fonctionner. Les couleurs vives sont parfois très efficaces (j’ai toujours bien aimé le rose et l’orange) mais il faudra tout de même prévoir des coloris naturels.
Lorsque le froid progresse encore, les poissons réagissent souvent moins aux leurres mais un petit ver bien présenté (avec une canne plus longue) devrait permettre de prolonger la saison des belles zébrées de l’Allier dont la beauté des couleurs est quasiment inégalable (et c’est un pêcheur de barrage qui vous le dit !!!) »
La pêche de la friture les pieds dans l’eau :
En été, si je n’avais qu’une technique de pêche à conseiller aux débutants, ce serait la pêche « à la grattée ».
Tout d’abord un point réglementaire : même s’il est « interdit de troubler l’eau en vue de la capture du poisson », le Code de l’Environnement « tolère le pilonnage effectué par le pêcheur lui-même ». On peut donc légèrement remuer les cailloux avec ses pieds mais on ne fait pas de tranchée dans le fond du lit de la rivière 😉
La technique consiste donc à se positionner, les pieds dans l’eau, dos au courant, canne au coup télescopique en main, appâts dans la poche et bourriche à la ceinture. La longueur et l’action de la canne ont une importance. Pour ma part, je préfère une canne de 4m d’action rapide. Certains privilégient une 3m pour le côté réactif et d’autres une 5m pour permettre une dérive de la ligne plus importante.
On cherchera des zones de courant plus ou moins soutenu avec une profondeur supérieure à 40cm.
La ligne est composée d’un corps de ligne sur lequel on positionne un flotteur (assez rond avec une antenne et une quille courtes) ainsi qu’une plombée groupée. Vient ensuite le bas de ligne (court) avec un petit hameçon de 18.
Au niveau des appâts, les pinkies et les fifises me semblent les plus adaptés.
L’action de pêche consiste donc à déposer sa ligne devant soi et à la laisser dériver dans le courant jusqu’en fin de « coulée ». De temps en temps, on bouge légèrement les pieds pour soulever les sédiments qui vont attirer les poissons dans la bonne veine.
La touche est matérialisée par le flotteur qui s’enfonce souvent franchement sous la surface. Il faut répondre de façon sèche mais pas trop ample d’où la nécessité d’avoir une ligne d’au moins 30cm que plus courte que la longueur de la canne.
Un dernier conseil : il peut s’avérer très efficace de retenir une petite seconde sa ligne afin de faire remonter l’appât dans la colonne d’eau ; cela peut déclencher quelques touches supplémentaires.